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Que dire sur les conséquences d’un premier évangile écrit dans les années 40 ?

-Paul, qui écrit ses lettres entre 50 et 64, a connu l’essentiel des évangiles. Les études Linguistiques confirment en effet que Eph et Col sont bien de Paul, ce dont doutaient les spécialistes, étant donné leur parenté avec l’évangile de Jean.

-Luc, - l’adresse à Théophile mise à part – n’a pas écrit grand chose des Actes des Apôtres.

-En effet, les Actes de Pierre et Jean à Jérusalem et en Samarie (Ac 1-12) montrent quelques récits parallèles aux évangiles qui doivent tout au vocabulaire de l’évangile sémitique et rien aux récits correspondants de Luc. La mission même de Paul (Ac 14-28), n’est pas de la même plume que l’auteur du Bon Samaritain et du Retour du fils prodigue.

-Enfin, la section en nous (là ou le il des Actes devient nous, le rédacteur ayant participé à l’action) ne connait pas le rite eucharistique de la coupe levée…

-Jean enfin, dont le récit sémitique de la Passion est peut-être le plus documenté a été complété successivement par trois rédacteurs en grec, sur plusieurs dizaines d’années. Le discours sur le pain de vie (ch. 6) témoigne du temps où le rite de la coupe levée ne figurait pas dans la liturgie de la communauté du rédacteur. Il faut attendre l’addition des dernières lignes (Jn 6,52-58) pour que le pain et le vin (vraie nourriture et vraie boisson) se retrouvent sur la même table…

-Que dire enfin de l’Apocalypse, un texte sémitique fustigeant après Moïse, Esaïe et Jérémie la Vigne des nations, cause d’étourdissement, d’ivresse et de prostitution ? Un brûlot contre Paul, comme le dit E. Carrère (Le Royaume 2014), ou plutôt une protestation de Nazaréens intégristes contre le rite eucharistique de la coupe levée ?

En résumé, les évangiles sont rédigés avant la destruction du Temple, rendant ainsi à Jésus le titre de dernier prophète d’Israël. Quel jeu un évangéliste ferait-il jouer à Jésus en prédisant la destruction dix/quinze ans après les événements ?

-Pour étrange et nouvelle qu’elle puisse paraitre, l’analyse ci-dessus, soumise au Vatican de Benoit XVI avant publication, n’a soulevé ni objection ni réserves.

-Une dernière remarque : Si le premier Evangile a été écrit entre 40 et 45, cela laisse 30 ans à Thomas (mort en 72) pour évangéliser l’Inde et la Chine avec un texte araméen exempt de tout enseignement de Paul. Si Thomas reçoit l’évangile grec à traduire en Syriaque vers 80/85, il n’a pas assez de temps pour mourir en Inde en 72 ! S’il est parti dès l’Assemblée de Jérusalem ou peu après, tout devient possible…

Francis Lapierre – diacre –

Evéché de Nanterre,

Rueil-Malmaison.

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